top of page
Photo du rédacteurMarie-Pier Amyot

Changements récents en immigration au Québec et au Canada : l’humain derrière le chiffre

Dernière mise à jour : 5 nov.


Drapeau québécois dans la ville de Québec

Les récentes annonces en matière d’immigration ont créé une onde de choc et d’incertitude parmi les familles immigrantes et les entreprises québécoises. Ces mesures, souvent prises sans préavis, bouleversent les projets de vie de milliers de familles et mettent leur résilience à rude épreuve. Des travailleurs et diplômés compétents, désireux de participer à l’économie du Québec, se retrouvent désormais confrontés à des politiques sévères qui entravent leur processus d’immigration.


Alyssa Mansfield, avocate en immigration, nous offre son regard sur les récentes annonces et propose des solutions pour aider les familles à naviguer dans cette période d’incertitude.

Annonces et gel de l’immigration permanente au Québec


En moins de trois mois, cinq annonces importantes en immigration aux niveaux fédéral et provincial ont perturbé le processus d’immigration de milliers de personnes. Voici les principaux changements. 


28 août 2024 : Fin de la politique temporaire permettant aux visiteurs de demander un permis de travail depuis le Canada, sans période de grâce. La fin de cette politique signifie qu’un visiteur ayant reçu une Étude d’impact sur le marché du travail (EIMT) et un Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) doit maintenant présenter sa demande de permis de travail de l’extérieur du Canada. Cette décision affecte plusieurs employeurs qui avaient déjà des dossiers en cours pour obtenir un permis de travail pour une personne qualifiée dans le domaine. 


26 septembre 2024 : Changements pour les demandes d’Étude de l’impact sur le marché du travail (EIMT) pour des postes à bas salaire. Désormais, dans les zones métropolitaines avec un taux de chômage de 6 % ou plus (ex : Trois-Rivières, Montréal, Ottawa-Gatineau), les demandes d’EIMT pour des postes payés moins de 27,47 $ de l’heure ne seront pas traitées. Impossible donc de recruter un travailleur étranger temporaire ni de renouveler les permis de ceux déjà en poste. 


De plus, la limite de travailleurs étrangers temporaires dans des postes à bas salaire est réduite à 10 % dans la plupart des secteurs. Par exemple, dans un restaurant de 20 employés, cela représente un maximum de 2 travailleurs étrangers temporaires. La durée maximale des permis passe de 2 à 1 an, ce qui impose à l’employeur et au candidat de commencer les démarches de renouvellement pratiquement dès l’entrée en poste.


10 octobre 2024 : Publication du projet de loi 74 du Québec pour limiter les admissions d'étudiants étrangers en fonction de critères, comme la région et le programme. Bien qu’aucun seuil n'ait été présenté pour le moment, cette décision inquiète les établissements scolaires, surtout en région, où les étudiants internationaux contribuent grandement à l’économie locale et surtout à la survie de programmes d’études.


31 octobre 2024 : Deux programmes clés pour l’obtention du Certificat de sélection du Québec (CSQ), essentiel pour accéder à la résidence permanente canadienne, sont suspendus jusqu’au 30 juin 2025 (au plus tard), sans période de grâce. Cette suspension impacte particulièrement les étudiants internationaux diplômés, qui ont pourtant été formés sur le territoire, dans des métiers essentiels pour l'économie et qui travaillent parfois déjà pour des entreprises québécoises. 


8 novembre 2024 : Le seuil salarial pour déterminer si un poste est à haut ou à bas salaire augmente de 20%. Le seuil salarial au Québec passera donc de 27,47$ à 32,96$. Si le salaire proposé est inférieur à 32,96$ de l’heure, l'employeur doit respecter les nouvelles exigences mises en place le 26 septembre 2024 pour le volet bas salaire, soit un maximum de 10% de travailleurs étrangers temporaires dans la majorité des domaines et un permis de travail de maximum 1 an. Pour les entreprises qui comptaient sur le recrutement international, en prenant en charge les démarches et des coûts pouvant atteindre des milliers de dollars par employé, la situation actuelle exige des efforts supplémentaires pour attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire.


« En pratique, 90% des demandes d’EIMT sont pour des postes avec un taux horaire inférieur à 32,96$. Cette nouvelle mesure affecte la majorité de nos dossiers. », souligne Alyssa Mansfield.


Impact humain des changements en immigration


On entend souvent parler de cibles et de statistiques, mais ces chiffres masquent la réalité des personnes et des familles qui ont pris la décision de bâtir leur vie au Québec. Pour beaucoup, ces changements bouleversent des plans de longue date, remettant en question tous les efforts investis dans leur parcours d'immigration depuis plusieurs années.


« Ce ne sont pas seulement des chiffres, mais des vies humaines qui sont directement touchées. Ces annonces négligent l’impact sur les individus qui vivent, travaillent et contribuent chaque jour à la communauté québécoise. » - Alyssa Mansfield, avocate en immigration

Plusieurs diplômés qualifiés, qui ont investi dans des études au Québec avec l’espoir de s’y installer durablement, se retrouvent désormais dans une situation instable jusqu’au 30 juin 2025 potentiellement. Il faudra renouveler des permis de travail ou attendre au Québec en statut visiteur jusqu’à ce que le gouvernement se prononce sur les orientations de la prochaine planification pluriannuelle de l’immigration.


« Récemment, j'ai accompagné un client qui avait reçu une EIMT et un CAQ en tant que préposé aux bénéficiaires dans une RPA à Québec. Nous avions tout juste reçu ces deux documents et étions en train de passer en revue le dossier pour la demande de permis de travail auprès des autorités fédérales. Cependant, du jour au lendemain, il est devenu impossible de soumettre sa demande en ligne, ce dernier étant en statut visiteur au Québec. Bien qu'il existe des stratégies que nous pourrons mettre en œuvre pour l'obtenir, son parcours est affecté, tant sur le plan financier qu'émotionnel. »


Comment réagir aux annonces et adapter sa stratégie d’immigration ?


Face à cette situation, il est essentiel de rester informé et de consulter des professionnels qualifiés pour ajuster ses démarches. Dans l’incertitude et l’attente de directives concrètes qui viendront préciser ces mesures, voici quelques conseils :


  1. S’informer régulièrement sur les mises à jour des politiques d’immigration : Les annonces et changements se succèdent rapidement. Le fait de suivre l’évolution des mesures permet de mieux anticiper et de réagir en conséquence. Assurez-vous toujours de consulter les informations à la source, sur les sites gouvernementaux officiels. La désinformation circule vite sur les réseaux sociaux.


  2. Consulter un spécialiste pour élaborer une stratégie adaptée : Compte tenu de la complexité accrue des démarches, il est rassurant de consulter un avocat ou un consultant en immigration qui pourra vous conseiller. Ces experts pourront aider à identifier les alternatives disponibles, comme les stratégies de renouvellement de permis.


  3. Rester optimiste et être patient malgré les défis : Bien que les annonces actuelles soient inquiétantes, la situation devrait évoluer. Nous avons déjà observé ce phénomène avec la loi interdisant l'achat immobilier par des résidents non-canadiens : peu de temps après son annonce, cette mesure a été abrogée pour permettre aux nouveaux arrivants d’être propriétaire. Cela démontre que les politiques peuvent changer rapidement en réponse aux besoins du marché.


Malgré le contexte actuel, les besoins en main-d'œuvre au Québec demeurent clairs, notamment dans les secteurs manufacturier, de l’éducation, de la santé, de la restauration et de l’hôtellerie, pour ne nommer que ceux-ci.


Rappelons qu'actuellement, 140 000 postes sont vacants au Québec, tous secteurs d’activité confondus. D'ici 2030, le Québec aura besoin de 1,6 million de travailleurs pour combler les départs massifs à la retraite, selon les chiffres du gouvernement du Québec. Compte tenu de la courbe démographique, l'immigration est indispensable pour stimuler la création de richesse et répondre aux besoins économiques de la province.


Vous êtes affecté par ces changements ? Mansfield immigration reste engagé à accompagner chaque famille et individu dans leur parcours d’installation, en offrant des conseils éclairés et un soutien personnalisé. Consultez Alyssa Mansfield, avocate en immigration : https://www.mansfieldimmigration.ca/


Besoin de conseils pour votre installation au Québec ? Prenez rendez-vous avec nous pour des conseils avisés et transparents sur la recherche de logement : https://www.chezsoiquebec.ca/projet-immobilier-au-quebec


Pour être informé des dernières nouvelles, n'oubliez pas de vous abonner à notre infolettre au bas de cette page.

bottom of page