Louer ou acheter une maison au Québec en arrivant
- Marie-Pier Amyot
- 8 sept.
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 sept.
Vous prévoyez vous installer au Québec ? Louer ou acheter une maison : les avantages et inconvénients. Comparatif chiffré, histoire vraie et conseils pratiques.
Vous arrivez au Québec et une grande question se pose : vaut-il mieux louer un logement ou acheter une maison dès votre installation ?
La réponse dépend de plusieurs facteurs : vos objectifs à moyen terme, votre budget, vos critères de recherche, votre ville d’installation et… de votre patience face à la rareté des logements ! Dans cet article, on vous donne des repères et des scénarios réels pour vous aider à prendre la meilleure décision.
Louer un logement au Québec : une étape rassurante pour bien s’adapter
Quand on arrive avec mille choses à découvrir – les écoles, le système de santé, le climat, les quartiers – la location représente une solution sécurisante.
Nous avons accompagné plus de 100 familles immigrantes qui voulaient « découvrir » la vie au Québec avant d’acheter. C’est normal ! Louer donne la liberté de changer de quartier après un an, par exemple lorsque le premier choix n’est pas idéal pour les trajets quotidiens ou que le logement est temporaire pendant les études.
C’est la grande force de la location : la flexibilité. Mais il faut aussi être réaliste : les logements se font rares. Le Canada est en pénurie de logements et le Québec n’y échappe pas. surtout avec jardin ou acceptant les chiens, et le dossier sans historique de crédit peut parfois décourager. Heureusement, il existe des stratégies pour se démarquer, et nous aidons nos clients à préparer un dossier convaincant.
Les mythes sur la location d’appartement au Québec
Quand on vient de l’étranger, on a parfois des attentes qui ne correspondent pas tout à fait à la réalité du marché locatif québécois. Voici quelques points importants à connaître :
Maisons complètes à louer : elles sont très rares dans la majorité des centres urbains. Celles qui sont disponibles se retrouvent généralement sur Centris.ca ou Realtor.ca pour tout le Canada.
La majorité des logements sont des appartements ou condos - c’est-à-dire un appartement en copropriété où l’on a accès à son logement privé et une part des espaces communs (hall, gym, ascenseur, terrain, etc.).
Les appartements de 4 chambres et plus existent presque uniquement à l’achat. Seule la grande-région de Montréal a une offre plus intéressante de maisons à louer, mais les prix dépassent généralement les 2500 $/mois. Pour plus de détails sur le prix des logements à Montréal, Prix moyen des appartements à Montréal en 2025.
Historique de crédit : il n’est pas obligatoire. Mais comme nouvel arrivant, il faudra prouver autrement sa stabilité financière (revenus, garanties, lettre d’employeur, etc.).
Animaux en appartement : les chiens sont très souvent refusés. Louer avec un animal de compagnie peut vite devenir un casse-tête. Les chats sont généralement tolérés.
État des lieux : contrairement à plusieurs pays d’Europe, il n’existe pas de procédure officielle d’état des lieux. Au Québec, il est culturellement attendu que les nouveaux locataires doivent faire un bon ménage et quelques retouches de peinture à la remise du logement. Souvent, la famille et les amis viennent donner un coup de main pour « rafraîchir » l’appartement avant d’y entrer.
Meublé ou semi-meublé : les logements entièrement meublés sont très rares. Une option plus fréquente est le « semi-meublé », qui comprend généralement les électroménagers (réfrigérateur, cuisinière, lave-vaisselle, laveuse-sécheuse), mais pas les meubles.
La haute saison des locations : la majorité du marché locatif s’anime entre février et juin, avec des prises de possession au 1er juillet (la fameuse « journée des déménagements » au Québec). La période la plus calme reste l’hiver, entre novembre et février. Si vous déménagez en plein février, il faut planifier d’avance.
Important : il est de votre responsabilité de connaître vos responsabilités et obligations en tant que locataire. Un bail est un contrat que vous engagez à respecter. Informez-vous auprès du Tribunal administratif du logement au Québec avant de signer tout document : https://www.tal.gouv.qc.ca/fr/etre-locataire/.
Acheter une maison au Québec : bâtir un patrimoine, même à court terme
L’achat à l’arrivée : plus fréquent qu’on le croit
Beaucoup pensent que l’achat n’est réservé qu’à ceux qui ont la résidence permanente canadienne ou qui prévoient y rester de nombreuses années. Pourtant, nous voyons régulièrement des familles acheter dès leur arrivée, même si leur projet est à court ou moyen terme. Notre équipe vous explique Comment acheter une maison au Canada avec un statut temporaire.
La clé ? Avoir des économies pour une mise de fonds solide, idéalement 20 % ou plus. Dans certains secteurs où le marché est en croissance, cela peut transformer l’achat en une décision financièrement avantageuse, même si l’on doit repartir après 2 ou 3 ans.
Combien coûte une maison au Québec
Si votre projet est de vous installer durablement au Québec, l’achat devient une option logique. Vous transformez vos loyers en un investissement, tout en sécurisant un toit à long terme. Le processus d’achat d’une maison est évidemment un peu plus complexe, mais peut se réaliser en quelques semaines, de la première visite à la signature chez le notaire.
Exemple de coût d’achat en 2025 à Québec
Prenons une maison isolée à 450 000 $ avec une mise de fonds de 20 % (90 000 $).
Hypothèque : 360 000 $
Taux : 4,5 % sur 25 ans
Paiement mensuel : environ 2 000 $/mois
Taxes municipales et scolaires : Dépend de plusieurs facteurs, mais prenons un coût réaliste de 3500 $/an
Les frais de démarrage
Acheter nécessite un budget initial supplémentaire :
Inspection : environ 850 $
Notaire : environ 2 000 $
Taxe de bienvenue : environ 1 % du prix d’achat (soit 4 500 $ ici)
Scénario concret : louer ou acheter une maison sur 2 ans ?
Option 1 : louer un 5 ½ à Sainte-Foy (3 chambres)
Loyer : 2 000 $/mois
Sur 24 mois : 48 000 $ dépensés.
Placement sur 2 ans de 90 000 $ avec un rendement de 5 % (qui n'est pas utilisé pour la mise de fonds) : +/- 9500 $
À la fin : aucun actif, mais flexibilité.
Coût total : 38 500 $
Option 2 : acheter une maison à 450 000 $
Mise de fonds 20 % : 90 000 $
Hypothèque de 360 000 $ à 4,5 % sur 25 ans : environ 2 000 $/mois
Taxes municipales et scolaires sur 2 ans : 7000 $
Les frais de démarrage : 7 350 $
Sur 24 mois : environ 48 000 $ payés en mensualités.
Évidemment, bien que la mensualité soit la même, il y a des frais de démarrages et des taxes qui s'ajoutent à l'achat. Les charges d’électricité et de chauffage sont plus élevées en maison, mais il faut quand même les payer en location, donc nous ne tiendrons pas compte de cette charge dans le calcul.
Et si on doit vendre après 2 ans ?
Si on revend la maison considérant une prise de valeur de + 5 % par an *:
Valeur de revente : 495 000 $ (+ 10 % sur 2 ans)
Capital remboursé sur 2 ans : +/- 17 000 $
Paiement des mensualités : 48 000 $
Taxes et dépenses : 14 350 $
Moins 4 % de commission de courtage (avec 15% de taxes) : 22 770 $
Coût total : 23 120 $
Résultat : Considérant un coût net en location de 38 500 $, louer coûte plus cher sur une période de 2 ans qu'acheter et revendre, sans oublier la qualité de vie qui vient avec le fait d'être propriétaire.
*À noter que l'augmentation du prix médian observé entre le 2e trimestre de 2024 et 2025 à Québec a été de + 20 % pour les maisons unifamiliales et de + 63 % dans les 5 dernières années.
Histoire vraie : un investissement à QuébecEn 2024, nous avons accompagné un couple qui a acheté une maison à Québec en-dessous de 320 000 $. Moins d’un an plus tard, des circonstances personnelles les ont obligés à repartir dans leur pays d'origine. Résultat ? Leur maison s’est revendue 46 000 $ de plus. Même après avoir payé les frais de courtage, ils ont quitté le Québec avec un gain net intéressant. Plutôt que de voir deux ans de loyer disparaître, ils sont repartis avec un patrimoine et un sentiment d’avoir fait un choix gagnant, malgré les circonstances. C’est ce genre d’expérience qui montre que l’achat peut être une belle option, même à court terme. |
Comment choisir la meilleure option ?
Vos projets de vie
Vous voulez découvrir le Québec avant de prendre une décision sur votre installation permanente ? La location peut être une étape idéale.
Vous étudiez dans une ville qui n’était pas votre premier choix ? Mieux vaut louer.
Vous êtes inquiets de ne pas avoir la possibilité de rester au pays après la fin de votre visa ? La réponse passe par des calculs de rentabilité en fonction de la durée de votre permis et la ville d’accueil.
Vous arrivez avec l’envie d’investir dès maintenant et la stabilité financière pour le faire ? L’achat peut être très avantageux.
Vos moyens financiers
Si vous avez vendu une maison et disposez d’un bon coussin, acheter vous donne la possibilité de bâtir un patrimoine dès votre arrivée. Dans le cas contraire, louer est souvent plus réaliste au départ. Avec 5% de la valeur de la propriété en économie, bien que ce soit le minimum requis, les paiements seront beaucoup plus élevés et le potentiel de gain en cas de départ, faible.
Le marché local
Chaque ville a sa dynamique. Au Québec, certaines villes connaissent encore une forte croissance économique. À Montréal et les environs, le marché est plus stable avec des prix dispendieux et nécessite parfois des calculs plus détaillés pour évaluer si l’achat est vraiment avantageux.
Notre approche : pas de solution unique
Ce que nous répétons souvent à nos clients : notre rôle n’est pas de pousser à l’achat coûte que coûte.
Notre but est que votre projet d’immigration soit une réussite. Si tous les indicateurs montrent que louer est préférable, c’est ce que nous recommandons. Si, au contraire, acheter une maison est la solution la plus intéressante, nous préparons ensemble les calculs et les scénarios pour vous le démontrer en toute transparence.
C’est exactement ce que nous faisons lors de nos consultations gratuites sur l'immobilier au Québec :
analyser le marché de votre secteur d’installation,
tenir compte de votre emploi et de votre permis de travail,
évaluer votre budget,
évaluer vos critères en termes de logement,
et bâtir une stratégie adaptée à VOTRE projet.
Chaque parcours est unique. Certains de nos clients ont choisi la location et apprécié la liberté d’explorer dans les premières années. Ils se sont sentis plus confiants au moment de faire l’achat après un ou deux ans. D’autres ont acheté dès leur arrivée et en sont très satisfaits aujourd’hui, généralement pour la qualité de vie de la propriété peut offrir et le terrain, et parfois même avec un gain patrimonial en cas de départ inattendu.
Le plus important, ce n’est pas de louer ou d’acheter, mais de faire le choix qui correspond à vos besoins, à vos moyens et à vos rêves. C’est vous le maître de votre projet, et nous sommes là pour vous aider à le clarifier.
Un outil pour comparer la location et l’achat par vous-même
Si vous hésitez encore entre acheter ou louer, il existe un calculateur officiel de l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui vous permet de comparer les deux scénarios selon vos propres données : prix d’achat, taux hypothécaire, loyer, durée prévue d’occupation, etc.
👉 Essayez l’outil ici : Calculateur – Est-il préférable d’acheter ou de louer ? (AMF)
C’est un excellent moyen d’avoir une première idée chiffrée, adaptée à votre situation. Ensuite, lors de notre consultation gratuite, nous pourrons valider ensemble vos résultats et les nuancer selon votre secteur d’installation, type de permis et objectifs personnels.
FAQ – Louer un appartement ou acheter au Québec
Comment louer un appartement sans historique de crédit au Québec ?
Plusieurs propriétaires acceptent des dossiers de nouveaux arrivants, même sans historique de crédit. L’important est de bien vous présenter, faire une bonne première impression et prouver votre capacité à payer le loyer : lettre d’employeur, preuve d’économies, relevés bancaires, recommandation d’un ancien propriétaire. Un dossier complet et bien présenté peut vraiment faire la différence, surtout dans un contexte de pénurie de logements et un marché très compétitif.
Que veut dire 3 ½, 4 ½ et 5 ½ dans les annonces d’appartements à louer au Québec ?
C’est la façon de décrire la taille d’un logement :
le chiffre indique le nombre de pièces fermées (chambre, bureau, etc.) ;
le « ½ » correspond à la salle de bain.
👉 Exemple : un 5 ½ est un appartement avec 3 chambres fermées, un salon, une cuisine (souvent ouverte) et une salle de bain.
Peut-on louer facilement un appartement avec des animaux ?
Malheureusement, non. Les chiens sont souvent refusés par les propriétaires. Ce n’est pas impossible, mais attendez-vous à voir la majorité de vos demandes refusées.
⚠️ Attention : un propriétaire n’a pas le droit d’exiger une caution. Cependant, certains locataires choisissent d’offrir volontairement une garantie ou quelques mois payés d’avance pour rassurer le propriétaire.
Où trouver un appartement à louer au Québec ?
Les principaux sites à consulter sont :
Marketplace de Facebook (beaucoup d’annonces sur Facebook)
Kijiji, Les Pacs (petites annonces)
Centris (plus utilisé pour les maisons, mais certains appartements y figurent)
Sites des compagnies de gestion immobilière comme Logis Québec, Logisco,
Groupes Facebook locaux (« Appartements à louer Québec/Montréal »)
Quels frais mensuels faut-il payer en plus du loyer ?
En général, le loyer couvre uniquement l’occupation du logement. À prévoir en plus :
Électricité et chauffage (sauf si inclus, mais c’est rare). Le prix varie selon votre consommation et l'isolation du bâtiment, mais vous pouvez partir sur la base de 100 $ minimum pour une famille.
Assurance locataire (fortement recommandée pour protéger vos biens et souvent obligatoire pour votre responsabilité civile de 2 000 000 $)
Internet et télécommunications
👉 Bonne nouvelle : il n’y a pas de taxes foncières ni de charges de copropriété à payer en tant que locataire, ces frais sont assumés par le propriétaire.
Pour plus d’informations sur l’état du marché locatif au Canada, consultez la Mise à jour sur le marché locatif de mi-année 2025 de la SCHL.
